L’idée de ce projet m’est venue en novembre dernier, lors d’une randonnée sur l’île d’Ouessant. Avec un ami nous avons contemplé les vagues jusqu’à la tombée de la nuit. De retour vers notre gîte, les puissants rayons du phare du Créac’h illuminaient notre chemin, créant des ombres mouvantes. Notre environnement s’animait par intermittence, nous offrant chaque fois une fenêtre de lumière pour nous guider. Nous avancions lentement, captivés par cette chorégraphie.
Je me suis dit qu’il serait beau d’emprunter ces lumières et de les déplacer autre part pour observer le paysage vibrer au rythme des girations.
Le phare émet deux faisceaux de lumière tournants sur un rayon d’environ 50 mètres pendant une nuit. Les faisceaux reprennent la fréquence de ceux du phare de Créac’h comme s’ils se répondaient par-delà les centaines de kilomètres qui les séparent. Tout au long de la nuit, nous nous sommes relayé·es au pied du phare pour alimenter la lumière en faisant tourner la dynamo, dans un moment de contemplation silencieuse et solitaire.